Consultations Médicales : enquête sur les délais d'attente observés en 2023

Enquête sur les délais pour obtenir une consultation Médicale en 2023

Obtenir un rendez-vous médical peut parfois ressembler à une véritable course d'obstacles, surtout quand il s'agit de consulter certains spécialistes. Pour mieux comprendre les disparités d'accès aux soins médicaux en France, une récente enquête réalisée par la Fondation Jean Jaurès en partenariat avec Doctolib met en lumière les temps d'attente variés auxquels sont confrontés les patients.

De la téléconsultation qui promet de réduire ces délais à des initiatives gouvernementales visant à optimiser l'accès aux soins, découvrez à travers cet article les défis actuels et les solutions envisagées pour rendre les soins médicaux plus accessibles et plus efficaces.

 

Méthodologie 

Dans un premier temps, une analyse a été effectuée pour identifier les éventuelles zones de déserts médicaux. Ensuite, l'attention s'est portée sur les obstacles rencontrés lors de la prise de rendez-vous.

Pour ce faire, les données de 75 000 professionnels de santé utilisant Doctolib et près de 200 millions de consultations réalisées en France en 2023 ont été analysées.

De plus, une dizaine d'analyses de géographes, professionnels de santé et élus locaux ont été intégrées pour offrir une perspective complète

 

Analyse des Délais par Spécialité

Les médecins généralistes semblent être les plus accessibles, avec une médiane de rendez-vous obtenus en moins de trois jours pour la moitié des consultations. Suivent les pédiatres, avec 50 % des rendez-vous pris en moins de sept jours. Les spécialités comme les dentistes et les sages-femmes affichent un délai de 11 jours, tandis que les psychiatres, les gynécologues et les ophtalmologistes présentent des délais plus longs, allant jusqu'à 25 jours.

Les délais les plus étendus sont observés chez les spécialistes tels que les dermatologues et les cardiologues, avec des périodes d'attente respectives de 36 et 42 jours. Une situation qui peut s'expliquer par la nature spécifique de ces domaines : la dermatologie implique moins de situations urgentes, tandis que les urgences cardiaques sont généralement orientées vers les services hospitaliers.

 

L'Impact de la Téléconsultation

L'enquête souligne l'importance croissante de la téléconsultation, un phénomène amplifié par la pandémie de COVID-19 et qui a permis de réduire sensiblement les délais d'attente.

À titre d'exemple, obtenir un rendez-vous en téléconsultation avec un médecin généraliste ou un pédiatre ne prend qu'une journée en moyenne, tandis qu'il faut attendre 2 jours pour consulter une sage-femme. Les dermatologues proposent des rendez-vous en ligne en moyenne après huit jours, et les gynécologues en quatre jours.

 

 Disparités Régionales

Malgré une situation globale rassurante, de fortes disparités persistent entre les départements.

En effet, 14 départements situés dans 7 régions différentes sont particulièrement en souffrance, présentant des délais d'attente médians deux fois plus élevés que ceux observés dans le reste du pays pour au moins trois disciplines médicales.

Ces régions se retrouvent principalement confrontées à la problématique des déserts médicaux, caractérisés par une faible présence de professionnels de santé. Parmi ces départements en difficulté, on retrouve le Gers, la Saône-et-Loire, la Nièvre, le Territoire de Belfort, le Loiret, le Cher, les Deux-Sèvres, l'Ardèche, l'Eure, le Calvados, la Manche, la Loire-Atlantique, les Côtes-d'Armor et le Pas-de-Calais.

 

Solutions et Perspectives

Pour répondre à ces défis, plusieurs solutions sont envisagées,

La téléconsultation est une réponse efficace à court terme. À plus long terme, des efforts doivent être concentrés sur la réorganisation des soins sur les territoires, incluant une meilleure coordination entre professionnels de santé et l'utilisation optimisée des outils numériques.

Le gouvernement a également proposé la création de la "taxe lapin" pour lutter contre les 27 millions de rendez-vous médicaux non honorés chaque année. Cette mesure impliquerait une sanction financière pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements de consultation, ce qui faciliterait l'accès aux soins en optimisant la gestion des rendez-vous et en libérant des créneaux pour d'autres patients.

 

En définitive, les conclusions de l'étude menée par la Fondation Jean Jaurès mettent en lumière la nécessité d'adapter nos pratiques aux exigences actuelles. Malgré les progrès réalisés, notamment grâce à l'essor de la téléconsultation, les disparités d'accès aux soins persistent, ce qui appelle à une réflexion approfondie sur la réorganisation des soins sur l'ensemble du territoire.